Le monastère de Khudaveng, construit entre les IXe et XIIIe siècles, est un symbole de la civilisation de l’Albanie caucasienne. En albanais ancien, Khudaveng signifie « Temple de Dieu ». Il a été érigé en 1214 sur ordre de l’épouse du prince albanais Vakhtang, Arzu Khatun, à la mémoire de son mari et de ses deux fils. Le monastère est situé sur le territoire du village de Veng, sur la rive gauche de la rivière Terter dans la région de Kelbajar en Azerbaïdjan, à 1 100 m d’altitude sur le versant sud des montagnes boisées du Petit Caucase.

Comme le rapporte Azerbaijan Today, le complexe monastique se compose d’une ancienne église, du temple Arzu Khatun, du temple Hasan Jalal, de la basilique de la Bienheureuse Vierge Marie, de deux chapelles et d’un clocher. La façade Est est décorée d’images du prince Vakhtang et la façade sud est décorée d’images des deux fils d’Arzu Khatun. Les noms d’Arzu Khatun, Tursun, Seyti, Hassan, Avag, Shams, Altun, Agbukh, Garagoz et d’autres sont immortalisés dans les inscriptions murales de Khudaveng.

L’église cathédrale d’Arzu-Khatun est située dans la partie orientale de la cour du monastère. De la porte principale de l’église, un long couloir (« avenue ») d’édifices religieux et profanes mène d’ouest en est. Une longue inscription sur le mur de l’église, longue de 19 lignes, raconte en détail Arzu-Khatun et sa fondation du sanctuaire.

Les locaux principaux du monastère sont clôturés par un mur de pierre ; les bâtiments auxiliaires sont situés dans la partie sud du complexe. L’ancienne église du monastère est située dans sa partie nord-est. Elle est de forme rectangulaire.  Il dispose de deux entrées : à l’ouest et au sud-est, les encadrements d’entrée sont recouverts d’ornements.

La voûte de l’église, aujourd’hui disparue, reposait sur trois paires de pilastres. À côté de la première église, au sud, se trouve une autre basilique, également ancienne, mais de taille beaucoup plus petite. La salle de prière de l’église est divisée par un mur en deux parties égales. La partie orientale est une pièce rectangulaire sans niches ni niches ; elle servait apparemment de vestibule.

Dans la moitié ouest, il y a trois paires de pilastres. Le complexe lui-même, comme beaucoup d’autres temples albanais de cette époque, est protégé par de puissants murs de forteresse.

 Des matériaux naturels locaux ont été utilisés dans la construction des bâtiments – du basalte noir, des briques cuites, du mortier de chaux et des pierres, qui provenaient des rives de la rivière Terter. La toiture a été soigneusement recouverte de tuiles et de pierres traitées. Des matériaux en bois ont également été utilisés dans la construction du temple. Les murs des bâtiments sont décorés de nombreux dessins et inscriptions réalisés à la peinture à l’huile. La longueur totale du monument est de 16,2 mètres de longueur et 5,8 mètres de largeur.

Après la libération du Karabakh, le 8 janvier 2021, des représentants de la communauté religieuse albanaise-oudi d’Azerbaïdjan ont célébré la naissance de Jésus-Christ – Noël – dans le complexe du monastère de Khudavang. Les représentants de la communauté ont accompli des rituels dans l’église appartenant au complexe du temple, lu les prières des fêtes et allumé des bougies dans l’église.

Rappelons que sur le territoire de l’Azerbaïdjan actuel se trouvait un ancien État d’Albanie du Caucase, né à la fin du IIe et au milieu du Ier siècle avant JC. Jusqu’au XIIIe siècle, le territoire occupé par l’Albanie du Caucase était également connu sous le nom d’Arran. Les capitales à différentes époques étaient les villes de Gabala et Barda. Le christianisme en Albanie caucasienne a été adopté au 4ème siècle. L’Islam est apparu au VIIe siècle. Un grand nombre d’églises albanaises ont été préservées sur le territoire de l’Azerbaïdjan et sont soigneusement protégées par l’État.