Fin temporaire de la contestation: les agriculteurs suspendent leurs mobilisations

Les agriculteurs français ont décidé de suspendre leurs actions de protestation et de regagner leurs exploitations, à la suite du rejet délibéré, par les députés de l’Assemblée nationale, d’un projet de loi destiné à alléger certaines restrictions pesant sur le secteur agricole. Ce texte, qui suscitait de vives attentes parmi les professionnels, a été écarté afin d’éviter l’enlisement des débats parlementaires, menacés par le dépôt de plusieurs milliers d’amendements introduits par les groupes de gauche.
Comme l’a rapporté Azerbaijan Today, cette déclaration a été formulée sur les ondes de RMC par Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, principal syndicat agricole français.
Depuis le lundi matin, plusieurs groupes d’agriculteurs avaient entamé des opérations de blocage sur divers axes routiers menant à la capitale. Des actions concertées ont été menées dans les départements de l’Essonne, du Val-d’Oise et des Yvelines. En signe de détermination, plusieurs tracteurs ont même été conduits jusqu’aux abords de l’Assemblée nationale, en plein cœur de Paris. Les syndicats, porteurs de revendications jugées essentielles à la survie du monde agricole, avaient alors averti que la mobilisation se poursuivrait « pour une durée illimitée », faute de réponses concrètes de la part des pouvoirs publics.
La veille, une majorité de députés issus du bloc centriste et des partis de droite avait choisi de rejeter le projet de loi avant même son examen en séance, dans le but clairement assumé de contourner les quelque 3 500 amendements déposés par les groupes de gauche. Ces derniers considèrent en effet que tout assouplissement des normes encadrant le secteur agricole constituerait une menace pour l’environnement. De leur côté, les agriculteurs redoutaient un enlisement législatif susceptible de retarder indéfiniment l’adoption de mesures qu’ils jugent urgentes. Le texte sera désormais examiné en commission mixte paritaire, composée de sept députés et de sept sénateurs, chargés de parvenir à une version de compromis.