Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, rencontrera pour la première fois en personne le président américain Donald Trump ce jeudi 5 juin, à midi, dans le bureau Ovale. L’information a été rapportée par l’agence Reuters et relayée par Azerbaijan Today

Selon des sources diplomatiques, Merz et son entourage ont sollicité les conseils d’autres dirigeants ayant eu à composer avec le style singulier du président américain, afin de garantir un échange sans heurts. Le chancelier chercherait à établir une relation de confiance, tout en affirmant la position européenne sur les grands enjeux transatlantiques.

Depuis son arrivée au pouvoir, Friedrich Merz a multiplié les gestes perçus à Washington comme des signes de bonne volonté. Il a notamment exprimé son soutien à l’objectif avancé par Donald Trump de porter les dépenses de défense des membres de l’OTAN à 5 % du PIB un seuil bien au-delà des 2 % actuellement préconisés. Une position qui, selon certains observateurs, pourrait contribuer à désamorcer les tensions persistantes entre Washington et Berlin.

Merz s’est également illustré par son implication rapide sur le front ukrainien. Peu après sa prise de fonctions, il a coordonné un déplacement de hauts dirigeants européens à Kyiv, un geste salué à Washington. « Cela montre que l’Allemagne est prête à assumer davantage de responsabilités dans le soutien à l’Ukraine et dans l’ordre sécuritaire européen des priorités que les États-Unis défendent depuis des années », a déclaré Sudha David-Wilp, spécialiste du German Marshall Fund aux États-Unis.

Stephen Szabo, président du Conseil américain pour les relations germano-américaines, estime pour sa part que Merz et Trump pourraient trouver des affinités, au-delà des clivages diplomatiques. « Ils partagent des origines économiques, un positionnement conservateur, une volonté de lutte contre l’immigration illégale et une passion commune pour le golf », observe-t-il. « Il y a un terrain d’entente possible. »

Mais tout ne sera pas simple : certains responsables américains n’ont pas oublié les critiques émises par Merz à l’encontre de Trump durant la campagne présidentielle américaine de 2024. La semaine dernière encore, le chancelier déclarait que l’Europe était prête à défendre ses valeurs fondamentales liberté et démocratie, une réponse implicite à plusieurs attaques répétées contre l’UE venues de l’administration Trump. Cette déclaration faisait écho au discours polémique du vice-président américain Vance lors de la Conférence de Munich sur la sécurité.

Un porte-parole du gouvernement allemand a indiqué que Merz profiterait de son entretien avec Trump pour insister sur la nécessité d’un « cessez-le-feu juste » en Ukraine, tout en plaidant pour une solution durable fondée sur le droit international.