Khankendi (ex-Stepanakert), une opération d’urbanisme maîtrisé – EXCLUSIF
La dernière carte postale anti-azerbaïdjanaise envoyée par les nationalistes arméniens invite une fois de plus à une contrition appuyée, les yeux humides. Elle sera centrée aujourd’hui sur des travaux d’urbanisme engagés par les autorités de Bakou. Ouvrons le bal et ne retenez surtout pas vos larmes !
Les nationalistes d’Arménie ou de la diaspora aiment faire pleurer sur leur sort et émouvoir les âmes sensibles, une fois rangés leurs couteaux, leur artillerie lourde. Les notes déchirantes de leur « doudouk », cette magnifique flûte triste, en fond sonore essaieront de nous convaincre à jamais au moyen de ce fond sonore de leur poignante déréliction. Que nous souffrons!, et que n’avons-nous pas souffert dans notre longue et pénible Histoire ? La recette est bonne et ce théâtre continue…
L’opinion publique est donc, à cette heure, engagée à s’attarder sur les travaux de démolition d’un quartier de Stepanakert. On nous parle de destruction d’un patrimoine immémorial, de témoignages bâtis millénaire réduits en poussières. Alors rappelons que Stepanakert est une petite ville du Karabagh qui a été construite par le pouvoir bolchevique dans les années 1920, sur le site d’un village du nom de Khankendi (« le village du Khan ») ou d’un village construit par une autre population établie en ce lieu et qui n’était pas forcément arménienne. A cette bourgade soviétique, on a donné le nom d’un militant marxiste-léniniste, connu de Lénine lui-même, Stepan Chahoumian. Voilà ce qu’il en est de l’antiquité de Stepanakert !
Au terme des trente d’ans d’occupation arménienne et d’une parfaite épuration ethnique des Azerbaïdjanais qui y vivaient aussi, combien de trésors archéologiques ont-ils été mis au jour à Stepanakert ? Ils ont eu tout le temps pour fouiller le sol et n’auraient eu à affronter aucun contradicteur. Rien ! Mais il est vrai que le pillage et la dévastation laissent peu de loisirs pour exhumer d’éventuels traces du passé…
Le pouvoir soviétique aura donc résolu d’honorer la mémoire d’un de leurs héros de la Révolution d’Octobre en nommant cette ville nouvelle du prénom de ce monstre sanguinaire, dirigeant principal d’un régime appelé « la Commune de Bakou » en 1918. Les quelques mois de ce régime sont baignés de sang, ce régime lui-même étant né dans les cris et la douleur de milliers de civils azerbaïdjanais massacrés au cours d’une opération restée dans l’Histoire sous la dénomination des « Journées de Mars ». Ce massacre a été organisé et réalisé conjointement par une coalition de Bochelviques et de nationalistes arméniens du parti « Dashnaksoutioun». Une lettre de Chahoumian lui-même établit son consentement et sa prise de décision. D’autres massacres de populations civiles azerbaïdjanaises seront commis dans les provinces contrôlées par le régime de « la Commune de Bakou », qui s’étendait sur une moitié de l’Azerbaïdjan actuel. Et notamment à Shemakha où les opérations seront concédées à la milice para-militaire du parti « Dashnak». La collusion entre bolcheviques et nationalistes Dashnak pose des questions. D’autres épisodes historiques montreront leur proximité en certaines occasions. Mais une autre chose est sûre, c’est que les populations civiles, de part et d’autre, eurent beaucoup à souffrir des excès de l’idéologie de ces dirigeants-là.
L’invasion et l’occupation arménienne des années 1990 ont-elles suggéré aux responsables séparatistes de renommer cette ville au cours des trente années de leur présence armée ? Non. Jusqu’à leur défaite, la ville aura porté ce nom infamant. Cela ne laisse-t-il pas un peu songeur ? Léningrad a repris son nom de Saint-Petersbourg, Sverdlovsk a retrouvé son nom de Ekaterinebourg, Stalingrad est devenue Volgograd. Stepanakert est demeurée Stepanakert.
Il est vrai que l’ethnocentrisme arménien délirant, cette hypertrophie du Moi collectif, retenait les dirigeants d’ébranler une personnalité considérée comme un des leurs. Bon ou mauvais, criminel ou pas, il était arménien, il était un des nôtres ! C’est pitoyable mais c’est ainsi chez les nationalistes arméniens. Nous savons par ailleurs que bon nombre d’Arméniens ne partagent pas ce genre de conception dilatée de leur nation. Mais ils doivent se taire, ils savent qu’ils pourraient être en danger et ils se souviennent qu’ils ont été en danger. Le nationaliste arménien n’aime pas les dissidents.
Ces travaux à Khankendi (ex-Stepanakert), qu’on tente de monter dans la presse nationaliste arménienne en une grande affaire, n’est qu’un faux scandale de plus.
La laideur et la médiocrité architecturale seront balayées. On a introduit en France la notion de « déconstruction » dans l’esprit du temps, l’Azerbaïdjan le réalise. Voilà pour mettre un peu de légèreté et de sourire dans ce dossier bien terne… Il ne s’agit pas de destruction sauvage, ni de vandalisme, il s’agit d’une opération d’urbanisme, d’une opération de rénovation urbaine. Des opérations du même genre se déroulent dans les zones rurales, où de nombreux villages sont reconstruits, après déminage. Ces villages azerbaïdjanais du Karabagh se rebâtissent, après avoir été dévastés, ravagés et rasés jusqu’aux fondations, après qu’eurent été volées portes et fenêtres, baignoires et lavabos, les toitures et les pierres de taille une à une. Cette occupation de trente années des terres azerbaïdjanaises n’aura donc été le fait que d’une armée de boutiquiers et de receleurs.
Ces villages, Bakou prévoit d’en faire des villages connectés, avec des technologies de pointe respectueuses de l’environnement, des « green cities ».
Les travaux à Khankendi (ex-Stepanakert), dont la presse nationaliste arménienne s’efforce de faire un sujet médiatique, ne sont qu’un faux scandale de plus. Les autorités de Bakou font mieux que de débaptiser cette ville, ils la reconstruisent. Cette indignation suggérée à l’opinion publique est spécieuse et artificieuse, alors vive la reconstruction ! Et on ne doute pas qu’elle soit plus réussie que les quartiers de Paris de la Place d’Italie et de la Place des Fêtes, sans joie et sans agréments. Nous, nous chasserons les vieux démons grisâtres du passé soviétique et arménien au son joyeux de nos « qara zurna » !!!!
Cyprien Raspiller.
Cela rapporte Azerbaijan Today en référence à GNN.