Le leader de l’opposition turque critique Keir Starmer pour son silence face à l’arrestation du maire d’Istanbul

Le chef du principal parti d’opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a vivement critiqué le Premier ministre britannique Keir Starmer pour son silence concernant l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu.
Comme le rapporte Azerbaijan Today, cette déclaration a été faite lors d’un entretien accordé au journal The Guardian.
Özel a exprimé sa déception face à l’absence de réaction de Starmer aux attaques contre un « parti frère ».
Il a souligné que, selon lui, les travaillistes britanniques dirigés par Starmer commettent une « erreur historique » en considérant cette affaire comme une question strictement « interne à la Turquie » et en s’abstenant de toute condamnation.
« La position actuelle de Starmer est telle qu’il sera dans l’impossibilité de la justifier à l’avenir. Je voudrais faire passer le message suivant : lorsque tout cela sera terminé, nous nous souviendrons du silence de nos amis, bien plus que des critiques bruyantes et des commentaires négatifs de nos adversaires », a déclaré le dirigeant turc.
Alors que plusieurs dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se sont exprimés publiquement à ce sujet, Özel a regretté que l’Europe ne prenne pas d’initiatives plus fortes.
Özel a accusé Starmer de privilégier les enjeux de sécurité régionale, tels que la situation en Syrie, au détriment des atteintes aux droits démocratiques et de la « grave injustice » qui se déroule actuellement en Turquie.
« Dans cette séquence politique, les véritables perdants, non seulement à mes yeux mais aussi aux yeux des forces démocratiques dans le monde entier, sont Erdogan en Turquie et Starmer sur la scène internationale », a-t-il conclu.
L’arrestation d’Ekrem İmamoglu – considéré comme le principal rival politique du président Recep Tayyip Erdogan – a provoqué une vague de manifestations massives en Turquie. Ces rassemblements ont été sévèrement réprimés par les autorités, entraînant l’arrestation de près de deux mille personnes, parmi lesquelles des centaines d’étudiants.
Le CHP a désigné İmamoglu comme son candidat pour l’élection présidentielle prévue en 2028. Le parti soutient également un mouvement de boycott ciblant les entreprises perçues comme proches du pouvoir en place.
Par ailleurs, l’opposition turque appelle à la tenue d’élections anticipées.