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Mosquée Juma à Agdam : symbole de la spiritualité et de l’histoire du Karabakh

Les sites religieux importants jouent bien entendu un rôle clé dans la vie de la société. Ils symbolisent non seulement la pratique spirituelle, mais représentent également de véritables reliques culturelles et historiques. La préservation de ces objets est sans aucun doute une question d’honneur pour le monde moderne. Ce qui est triste, c’est qu’ils se retrouvent souvent pris pour cible dans des conflits militaires. Un exemple en est la mosquée Juma à Agdam, construite au XIXe siècle, qui n’a pas pu éviter ce sort.
La mosquée Juma n’est pas seulement un monument architectural, mais un véritable symbole de l’identité historique et culturelle de la région. Il incarne le riche héritage de l’architecture islamique et fut pendant de nombreuses années le centre de la vie religieuse des musulmans d’Aghdam et de ses environs. Suivant la tradition des mosquées Juma à deux minarets, l’architecte de Karbalai Safikhan Karabakh a créé un type original de mosquée – Agdam Juma, qui s’intègre organiquement dans le patrimoine architectural du Karabakh de son époque.
Tout au long de son histoire, la mosquée a été témoin à la fois de périodes pacifiques et de conflits. Elle a particulièrement souffert du conflit arméno-azerbaïdjanais, à l’époque où Aghdam passait sous le contrôle des forces armées arméniennes. La mosquée fut abandonnée et resta longtemps en ruines.
Le vandalisme a atteint des échelles effroyables: la mosquée a été utilisée comme étable pour les animaux, le toit et le grenier ont été démolis, et les fenêtres, portes et sols en marbre ont été détruits. Il existe des preuves que du bétail et des porcs y étaient gardés, ce qui a provoqué l’indignation de la communauté mondiale. Il ne s’agit là que d’une violation flagrante par l’Arménie de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit, qui a conduit à la destruction d’un sanctuaire religieux.

Après la libération d’Agdam de l’occupation arménienne, la mosquée, ou plutôt ce qu’il en restait, a été visitée par de nombreux invités et responsables étrangers.
En 2021, les avocats français Yacine Yakuti et Elise Arfi se sont également rendus à la mosquée de Juma, documentant l’ampleur des vandalismes commis par les occupants arméniens.

En mars 2022, des travaux à grande échelle ont débuté pour la restauration de la mosquée Juma. L’objectif était de lui redonner son aspect historique tout en préservant le style architectural d’origine.
Des spécialistes locaux et étrangers, dont la société autrichienne BruggerKO Restaurateuren GmbH, ont activement participé au processus de restauration de la mosquée de Juma. Les experts ont développé des échantillons de plâtre et de peintures sur la base d’exigences historiques et techniques et d’analyses en laboratoire. La coupole et les voûtes ont été renforcées à l’aide de structures en bois, les murs ont été débarrassés de toute végétation biologique et les pierres et joints du balcon ont été restaurés. Les travaux ont également touché les fondations, les minarets et les éléments en bois, qui ont été restaurés.
Aujourd’hui, la mosquée Juma restaurée à Agdam symbolise le riche héritage culturel du pays et souligne l’importance du respect de la diversité des religions et des traditions. À l’avenir, la mosquée servira non seulement de lieu de culte, mais aussi d’espace de dialogue et d’unité entre les personnes de confessions différentes.